1/125éme de secondes : Évelyne Tetaërt.

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Nous inaugurons la nouvelle mouture des interviews afin de pouvoir mettre plus d’images et de texte tout en restant lisible. C’est pourquoi l’introduction se fait dorénavant sur la Newsletter (réservée aux adhérents de l’association) et la suite de l’interview dans son intégralité consultable sur le blog du CPM.

Bonjour Évelyne , merci de bien vouloir répondre à ces quelques questions. Qui es-tu ?
07jpgDifficile pour moi de répondre  cette question et au fond je me demande si c’est bien important de le savoir. Me définir serait déjà une restriction pour moi, et je n’aime pas ça. J’aime sentir que tout est possible pour chaque chose, à chaque moment. J’aime le flou, l’indéfini, l’incertain, tout ce qui me permet de repousser mes limites face à l’inconnu, parce que de toute façon rien n’est stable, rien ne dure.  Mon rapport à la photo s’est construit je crois sur cette idée-là. La fragilité de l’instant, la force émotionnelle de l’éphémère.
J’ai été très tôt interpellée dans mon enfance par les images chocs de photos reporters sur des sujets tels que la drogue, la prostitution, la guerre  et autres et j’ai pris conscience de la réalité d’un monde qu’on cherchait à me cacher par protection pour mon jeune âge. J’ai donc commencé à découper et coller dans des cahiers ces images qui me fascinaient. Et puis, l’appareil photo est arrivé  en cadeau, enfin ! J’ai appris le cadrage, la lumière au fil des voyages et des rencontres avec mon compagnon et un ami. Beaucoup de photos de paysages, de montagne, d’animaux durant cette période d’apprentissage, suivie d’autres plus vides parce que la vie… Et aujourd’hui l’émotion est toujours là, dans la photo, avec peut-être un autre regard, d’autres envies.

IMG_6404Que fais-tu ?
Mon attirance pour l’humain, les problèmes de sociétés, est toujours présente et je suis régulièrement sollicitée pour suivre les manifestations en particulier avec le collectif ATTAC et dernièrement avec le Collectif stop TAFTA. En dehors de ça, j’apprends, je découvre d’autres façons de donner un sens plus personnel à mes photos. Je libère mon imagination et c’est bien. J’ai compris que mes différentes aspirations n’étaient pas une contradiction mais plutôt un enrichissement. L’essentiel est que l’émotion, le plaisir soient là et qu’ils soient partagés. La notion de partage est essentielle et assez récente pour moi puisque je ne montre mes photos que depuis quelques mois. Les rencontres au CPM ont été sur ce point, bénéfiques.

Où vas-tu ?

Je ne sais pas vraiment. Au gré de mes rencontres, de mes découvertes. J’ai besoin de voir, d’échanger, encore et encore. Le champ des possibles est tellement vaste et le plaisir toujours plus intense. Je n’aurais jamais assez d’une vie pour tout explorer, alors je profite de chaque moment. « L’insoutenable légèreté de l’être » !

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